Frank Zappa 1940-1993

Je tenais a demarrer un petit topic sur Zappa histoire de partager mes quelques connaissance sur le sujet .....
Si vous etes curieux du sujet j' ai mis ces quelques liens dans ma signature.......
FDonc en bien ou en mal , venez en parler ici ....

Entre 50 et 100.

Je pense avoir tous les albums officiels du bonhomme, ce qui fait déjà environ 50.
Ensuite, j'ai quelques bootlegs.
J'ai aussi pas mal d'albums de groupes reprenant du Zappa.

Justement, je disais dans un autre topic qu'on pourrait parler un peu nde zappa, c'est chose faite.
On pourrait aussi donner nos titres préférés, pour cerner un peu quel Zappaïen on est, parce qu'il y a tellement de possisbilités...

Dommage que tu ne sois pas venu sur Progressia l'an passé, j'aurai pu parler de Zappa avec quelqu'un.

Heureusement, maintenant tu es là...

50 officiel ?? non t 'es loin ....
Sinon pour donner une petite idée du travail de zappa , je commence une petite discographie .....

Freak Out ! 1965

"No commercial potential" cette citation de "a very important man at colombia records" marquera la production de Zappa jusqu'a la fin de sa carriere.
Heureusement, il y'a Tom Wilson, producteur éveillé (qui produira aussi les 2 premiers albums du Velvet Underground) qui décroche un contrat chez Verve pour les Mothers (obligés de rajouter "Of Invention" a cause du "MotherFuckers" sous-entendu).
Ils passent quelques mois en studio, de novembre 65 a janvier 66 et en ressortent avec un double album (premier du genre avec le Blonde On Blonde de Dylan).
Les premiers morceaux semblent satisfaire la maison de disque mais le 3e du disque, Who Are The Brain Police?, provoque des sueurs froides. Le disque sera donc proposé a un tarif "économique" mais, malgrés l'absence totale de promotion, Freak Out! rencontre quand même un certain succés.
Sur cet album, Zappa dévoile déjà un large éventail de ses talents, nous proposant quelques ballades (How Could I Be Such A Fool), du blues (Trouble Every Day) ou des choses bien plus étonnantes comme Help, I'm A Rock ou The Return Of The Son Of Monster Magnet, louchant serieusement du cotés de Varese.

Selon Paul McCartney, il n'y aurait jamais eu de "Sergent Pepper's lonely hearts club band" si les Mothers n'avaient pas enregistré cet album. Premier double album 'concept' de l'histoire du rock, "Freak Out" pose déjà les bases de ce que Zappa développera tout au long de sa carrière : humour non-sensique, virtuosité de la composition, positionnement politique et joyeux bordel. D'inspiration rock, rhythm'n' blues, cet album surprend par l'utilisation d'instruments peu conventionnels dans l'univers du rock (kazoo, xylophone, orchestre de percussions et 22 musiciens semi-philarmonique). Le joyeux bordel intervient sur des morceaux tels que "Help I'm a rock" ou encore le ballet psychedelico-cromagnonesque "Return of the son of monster magnet" (Zappa adore et milite en faveur des séries B de SF des années 50), deux compos insondables (à l'origine sur le 2ème vinyle) et qui tranchent par rapport au format plus classique (enfin... presque) des morceaux du premier vinyle. Entre le pastiche "Wowie Zowie" ("I don't even care if you shave your legs") et le sarcasme paranoïaque de "Who are the brain police", "Trouble every day" se pose en jugement politique sur des émeutes raciales dans un ghetto de Los Angeles. L'univers Zappaesque est né. Tout est déjà là.

Au courant du mois d'août '65 éclatent les émeutes raciales de Watts, Zappa écrit alors "Trouble Every Day" sur le vif.
Le soir, les Mothers jouent avec le guitariste Henry Vestine au Whisky-A-Go-Go. Tom Wilson ancien producteur de Dylan et récemment nommé chez MGM/VERVE, les y remarque et décide de les faire signer pour l'enregistrement d'un premier Lp. Premier double-album "concept" de l'histoire du rock, Freaks Out est un manifeste contre "l'Amerike" des sixties, ses matracages radiophoniques, sa violence et sa niaiserie ambiante (!). Enregistré entre novembre '65 et janvier '66, Verve le commercialise après six mois d'hésitations, effrayée par la provocation des textes.
En Europe, l'album sera commercialisé sous la forme d'un simple album.

Ok, c'est pas mal.

Suivant...

laurent a écrit:

Ok, c'est pas mal.

Suivant...

lol
la suite demain .....( une par jour c' est bien ..)

Dans cette suite directe de Freak Out, Zappa se lâche. Les morceaux sont pour la plupart plus étoffés et le format pop n'est plus de rigueur, laissant place a la véritable composition ("Invocation and ritual dance of the young pumkin" - titre qui parle de lui même). Les Mothers eux-mêmes subissent une transformation puisque 4 nouveaux membres font leur apparition. Comme le titre le laisse présager, la musique ici est éclatée, ne servant plus de simple support aux paroles. Zappa s'engage dans la voie de la composition absolue sans frontières ni limites. On y décèle même un extrait de 'Petroushka' de Stravinski. Zappa invente le sampling.

"War means work for all", cette petite phrase, au dos de la pochette bricolée par Zappa lui-même, retarda un peu la sortie d'Absolutely Free et du être retirée. Ce n'est ni la premiere ni la derniere fois que Frank devra faire des concessions pour une maison de disque trop frileuse.
Avant de s'envoler pour New-York, les Mothers Of Invention prennent le temps d'enregistrer leur second album, sans Elliot Ingber, parti fonder Fraternity Of Man mais Don Preston, Jim "Motorhead" Sherwood, Bunk Gardner et Billy Mundi complétent désormais la formation.
On est en plein boum hippie, les Mothers sont a la pointe de la scene musicale tout en gardant leurs distances (Zappa etait et restera jusqu'a la fin, contre les drogues, se cantonnant aux cafés-clopes; bon...).
Se retrouvant seul guitariste de la formation, Zappa peut commencer a s'adonner a un sport qu'il maitrise comme personne, le solo! Celui de Invocation And Ritual Dance Of The Young Pumkin, sur un rythme entêtant, est phénoménal. Parsemé d'attaques en regles de l'american way of life, cet album confirme le gout de Zappa pour la satire mais aussi, pour toutes sortes de musiques inattendues comme Brown Shoes Don't Make It.
Zappa se montre aussi un maitre en studio, maitrisant parfaitement toutes les techniques de montage et collage diverses et utilisant au maximum les possibilités du matériel à sa disposition.
A noter, sur le CD, le rajout de Big Leg Emma et Why Don'Tcha Do Me Right?, sortit uniquement en 45t a l'époque.

Enregistré en moins de 25 heures une semaine avant le Thanksgiving de 1966 pour un budget ridiculement bas, "Absolutely Free" rencontre un peu plus de succès que "Freak Out". Véritable collage musical, il est le témoignage du show "Pigs And Repugnant" donné par les Mothers au Garrick Theater de New-York pendant 6 mois à raison de deux shows par jour. En sous-sol au Whisky-A-Go-Go se produisent les Fugs et Jimi Hendrix. Pourtant la sortie de cet album aura été retardée à cause d'un différent entre MGM et FZ, celle-ci décidant d'effacer l'inscription "La guerre est synonyme de travail pour tout le monde" sur la pochette bien que FZ reste souverain dans ce domaine. La famille des Mothers s'agrandit avec la venue de Jim "Motorhead" Sherwood au sax ténor, de Bunk Gardner aux cuivres (Ex Boper à St Germain des Prés), de Don Preston au claviers et de Billy Mundi à la batterie. Le départ d'Elliot Ingber (celui qui refile ses bottes à Claudia Cardinale le temps d'une scéance photo) oblige FZ à assumer seul le rôle de guitariste...

Conseillé par un addict

Suivant ?

C'est quoi cette baisse de rythme ?



Si tu veux, je pourrai t'aider pour quelques albums...
Et la liste de préférées de ZAPPA, je l'ouvre de suite dans un nouveau topic

laurent a écrit:

Suivant ?

C'est quoi cette baisse de rythme ?



Si tu veux, je pourrai t'aider pour quelques albums...
Et la liste de préférées de ZAPPA, je l'ouvre de suite dans un nouveau topic

Lol j' ai pas trop le tps là .....(en plus d' avoir la flemme )

Mais si tu veux ouvrir un topic suplementaire , genre pour y mettre des photos ou ses reflexions a propos de zappa ...?
Mais bon je vais m' y remettre....

Bah j'attends ta liste.



Sinon on pourrait aussi raconter notre découverte personnelle de l'oeuvre du bonhomme, notre rapport à lui, la manière dont il nous inspire, humainement et musicalement, etc...

Eh les mecs, y a un beau topic sur Zappa là, on pourrait ptet s'en servir...

Bha je redit ce que j'en ait dis ailleurs .
J'ai surtout aimer ( je les ait en vinyl c'est vous dire) Joe's garage.
J'aimais bien aussi un discque qu'il avait fait avec un group avant de se lancer en solo , je croit que c'etait "les mother" ou un truc comme ça.
Ca fait trés longtemps que j'ai pas écouter et je n'en ai pas racheter depuis l'avenement du CD.

Les MOTHERS OF INVENTION, en fait c'est son groupe jusqu'aux années 1975 par là, même s'il avait fait quelques incartades ou renominations de son effectif vers 72-73...
ZAPPA n'a jamais enregistré en solo, il a toujours eu un groupe, mais étant le leader incontstable, c'était ZAPPA and the MOTHERS

laurent a écrit:

Les MOTHERS OF INVENTION, en fait c'est son groupe jusqu'aux années 1975 par là, même s'il avait fait quelques incartades ou renominations de son effectif vers 72-73...
ZAPPA n'a jamais enregistré en solo, il a toujours eu un groupe, mais étant le leader incontstable, c'était ZAPPA and the MOTHERS

Dans l'album que j'ai il apparait moins en évidence , il est moins mis en avant que dans ceux que j'ai vu par la suite comme justement Joe's garage. C'est pour ça que je disait ça.

Ah ok, bah faudrait que tu nous retrouve le nom... je pourrais te dire ce que j'en pense... et que tu le réécoutes
Ca fait toujours du bien un petit Zappa

Je me rapel que la pochette etait noir si ca peut t'aider.
Faudrait que je ressorte mes vinyls , oui c'est vrai.

En deux mots, j'essaie quel album ?

Entre "Hot rats" et "The Grand Wazoo", toute la période 69-72
Tu choizes... y a environ dix albums

"Hot Rats"
"Burnt Weeny Sandwich"
"Uncle Meat"
"Chunga's Revenge"
"Waka/Jawaka"
"The Grand Wazoo"
"Live at the Fillmore East"
"Ahead of their time"

Copier-coller et je vais voir à la bibli...

Eh oh, en plus je t'avais déjà répondu !!!



Allez, tu peux aller jusqu'à "Roxy & Elsewhere" en passant par les très bons "Apostrophe" et "Overnite Sensation"

1969-75 quoi.

Et si tu apprécies les impros de guitare, tu as le chef d'oeuvre "Shut'up'n play yer guitar" qui revient sur la période 78-80, mais de manière détournée ( ce ne sont que les solos, il n'y a pas les thèmes )

Allez, on va reparler de Zappa, ça va tous nous faire du bien.

Il y a un topic plus bas où je proposais de lister nos morceaux favoris ( comme toujours ma passion pour les archives et les listes ), j'essaierai de le faire sous peu.

Je ne l'avais pas fait visiblement. Je vais à la bibli tout de suite comme ça c'est plus sûr, je dois me surveiller, j'ai une partie de moi fainéante et méchante qui ne fait rien que rester au chaud à manger des tartines beurées à la confiture de mirabelle en se regardant le nombril sur le canapé.

Je découvre Zappa avec ce drôle de truc. Un double CD de palabres de musique complètement zarb, du rock, du jazz-rock, du blues, des pastiches de musique XVIII, avec un clavecin tonitruant, des ballades, des airs de Doors parfois, des titres longs, de l'atonalité... Du n'importe quoi parfois. Il se fiche complètement de la forme, des formats, des standards. Une sorte de roman musical, de rock-opéra ? J'adore cette foi en son inventivité, cette assurance aussi. C'est génial.

Eh oui, Zappa est un génie, tu vas t'en rendre compte de plus en plus au fil des albums.
Je te souhaite de beaux et nombreux moments en sa compagnie.

Merci Laurent, je crois en effet qu'il y a des choses assez géniales ici.



Un album beaucoup plus sage que le machin loufoque de Uncle Meat. De belles plages de blues, des trucs moins bien fichus aussi, au son daté. Mais des musiciens terribles, une pêche d'enfer, de la gaité aussi.

L'album qui m'a inspiré le nom de mon ancien groupe de jazz-rock, il y a dix ans, en hommage au Maïtre ( extraits d'un concert ici : http://www.paysagesinterieurs.com/mp3/ )

Le morceau éponyme est un très beau thème, mais le reste de l'album est trop inégal. Je me souviens de "Transylvania Boogie", des pastiches doo-wop, et d'un solo de saxo avec wah-wah.

Bref, tu tournes autour, tu t'approches doucement, mais tu vas te régaler avec "Hot rats", "Waka/Jawaka" et "The Grand Wazoo"

Ravi que ça te plaise et que ça curiosite tes oreilles.

The grand Wazoo je l'ai mais pas encore écouté, je n'ai pas les deux autres.

Eh ben c'est sans doute mon préféré.

Tu vas m'en dire des nouvelles tin.

C'est lancé. Grand Wazoo ! 1972, j'avais 6-7 ans. Mon CP chez madame Colin. Elle était gentille et vieille. Ma mère qui écoutait les disques de Julien Clerc et Barbara, mon père c'était Bach par Glenn Gould, Brahms, Schubert par Alfred Brendel et Callas qui chantait faux. Quelques après-midi d'été passés dans la langueur d'un hamac avec une fille de mon âge que je voulais épouser (me rappelle plus son prénom ). Ma chatte Cléopâtre et son chaton Cesarion. Ma petite soeur qui fait ses premiers pas pour la première fois avec moi.

1- The grand Wazoo: ça balance pas mal mais ça ne me troue rien. Rythmiquement ce n'est pas fabuleux et les cuivres sont bien trop propre et gentillets.

2- For Calvin: Plus planant et psychédélique, de la musique électronique, on fume la moquette allègrement ici. Pas vraiment mordu non plus

3- Cletus awreetus-awrightus: kitsch et décalé. On s'amuse bien. Pas encore convaincu...

4- Eat that question: vraiment déchiré pour choisir ses titres. Le côté jazzy ici me plaît beaucoup, beaucoup plus inspiré, moins à la rigolade. Le son sonne bien 70's avec ce synthé mordant. Une batterie un peu plus inspirée que sur les autres titres, bon développement, ça balance vachement bien, l'arrivée de la guitare gouaillante à mort. C'est vraiment excellent. Un petit soupçon raga aussi. Enfin !

5- Blessed relief: j'aime beaucoup les guitares et le synthé tranquille. Pas un travail individuel extraordinaire, mais l'osmose entre les musiciens fait le reste, homogène et libre.

Au total je suis un peu déçu compte-tenu de ton amour pour cet album. Parfois un manque de pêche, ailleurs des choses un peu faciles ou prudentes, plus pop. Mais il y des choses que je réécouterai certainement, les deux derniers titres.

Je crois que chacun doit avoir son Zappa. Moi il est beaucoup plus dans cet album délirant où tout se mélange, le symphonique, le jazz, l'atonalité... C'est fabuleux. Quelle liberté !

Zappa j'ai découvert il y a 5 ou 6 ans je crois, avec Shut up and play guitar et j'avais été horriblement déçu. Disons qu'à l'époque je cherchais surtout du shred donc ça ne convenait pas trop à mes attentes. Faudrait que je réécoute ce double album à l'occasion. Et l'album Joe Garage je crois aussi m'avait déçu... Puis ya 3 ou 4 ans, suite à ma demande, Laurent m'a proposé une petite liste assez proche de la dernière. Burnt weeny sandwich, j'avais immédiatement accroché en plus de ces quelques clins d'oeils à Stravinsky. Puis Waka/Jawaka : le titre Big swifty (que j'écoute encore souvent) m'avait fait limite verser une larme. En fait c'est émouvant comme du Paco De Lucia à la seule différence que Zappa faisait pas vraiment exprès de l'être, contrairement à Paco et son excellence, sa pratique de l'instrument, son côté "profond", ses mélodies, etc. Je veux dire que ce qui est émouvant avec Frankie, c'est d'entendre un gratteux qui piégé par ces petits doigts (peut-être une vitesse de transmission pas assez grande entre son cerveau et ses doigts) qui lui font faire des pains et des croissants, comme si le phrasé était hésitant, d'où les pains et les pépites en chocolat, même si, bon, c'était déja délirant ("les fautes? pfff! c'est tes oreilles qui sont pas accordées! YO YO!!!"). Je parle de pratique instrumentale, pas de compostion. Après, avant ou pendant, il y a le délire, les années hippies qui fumaient pas que du tabac pour tripper, les années Mahavishnu, Cobham, etc.

Bref, il m'a fallu le temps pour aimer Zappa, comme il m'a fallu le temps pour "aimer" d'autres artistes peu arrogants : Boulez par exemple

Peu arrogant ! Oui, c'est cela !

La justesse, les pains c'est relatif, quand derrière il y a l'engagement, la fougue et surtout le talent de l'invention, l'inspiration, l'idée de l'interprétation on s'en fiche. C'est valable pour le classique aussi. Le Crépuscule des Dieux enregistré à la Scala de Milan par Furtwängler avec un orchestre qui ne suit pas et qui patine, des chanteurs qui sont à bout, mais un feu incroyable, de la passion, ça emporte tout et c'est pour moi une des meilleures versions. Purée ! On parle de Boulez et Wagner ici.

Non mais Shawn Lane jouait aussi OUT, "en dehors de la tonalité", sauf que lui c'était joué à une vitesse tellement folle que cela ne s'entendait pas, enfin presque. Cela dit, Zappa boulanger j'aime bien aussi, ce côté je joue ce qui me plait et je vous emmerde!, etc. qui chez moi produit de l'émotion, peu importe si c'est "faux" ou pas. Bon, comparé à Paco, c'est tout autre chose, ya ce côté plus sérieux qui peut-être prend le dessus.

Super album très éclectique, de longs solos, entre psychédélisme, blues et jazz-rock si je ne m'abuse. Un son assez drôle parfois, un peu kitsch 70's avec de tonitruants cuivres, parfois approximatifs , des cloches !
Une pêche d'enfer. C'est assez incroyable de voir comment ce musicien sait catalyser autour de lui les énergies.