"Blankets" de Craig THOMPSON

Je me gardais cette BD au chaud, depuis sa sortie en Mars, pour la lire à un moment bien précis, mais sans trop savoir lequel.
Je l'ai lue hier matin ( très tôt dans la nuit en fait ), et j'ai adoré. J'ai dévoré les 600 pages de ce pavet sans pouvoir en décoller, tellement j'étais captivé par sa lecture.

Craig THOMPSON est un jeune dessinateur américain né en 1975 ( comme moi ), qui nous raconte ici sa première histoire d'amour, sa passion pour le dessin, ainsi que des évocations de son enfance avec son petit frère, le tout saupoudré de son rapport à la religion.
La religion n'est qu'un des éléments de sa narration, et même s'il est assez récurent on voit tout de suite qu'il en parle avec le recul nécessaire, que sa vision est plutôt tournée vers le mépris des pratiques religieuses. Il a un rapport simple à Dieu, un rapport "humain" qu'il ne retrouve pas chez les autres, et il se fait sa propre idée de la foi. En cela ce n'est nullement un élément rébarbatif et gênant à la lecture.

L'histoire d'amour est magique, parfaitement relatée. Tant de sentiments, de situations, qui nous premettent l'identification, c'est assez troublant la facilité qu'il a à faire vivre cette histoire. On plonge littéralement dedans, et il nous décrit avec force la portée de son amour pour elle. Je crois n'avoir jamais ressenti cela avec une BD. C'est beau, et rien que cet aspect-là fait de cette BD un chef d'oeuvre.
Quant au graphisme, il est très simple, très personnel et un peu étrange. Mais il arrive à de telles expressions, des cristallisations de l'héroïne tellement belles que son graphisme prend parfois une tout autre dimension.
L'état de grâce.
La seule chose qui me gêne un peu, c'est la façon dont il conclu cette histoire. C'est trop abrupt et il laisse trop de choses en suspens, comme dans la vie remarquez, mais alors qu'il sait si bien sonder son coeur, il fait chavirer le notre en interrompant la magie de cette façon, un peu brutale selon moi.
C'est le seul point que je regrette. Mais c'est le lot de toute histoire d'amour aussi...

Superbe BD que je recommande à tous.
La dernière que j'ai lu en cette année 2004, mais aussi la plus belle.
Il y a eu "Quartier Lointain" pour le manga, "Blankets" est la raison pour laquelle les comics existent.



La couverture originale :


Quelques planches :












Une autre version de la couv :



Sa nouvelle BD, "Un américain en ballade" sort le 10 Janvier.
Vous avez dix jours pour vous rattrapez.

T'es fou ma parole!

Que dire de plus!

"Quant au graphisme, il est très simple, très personnel et un peu étrange"

C'est sympa mais pas assez "Abstrait"!

Oui, mais ça y est, maintenant tu es guéri.
Tu peux t'aventurer vers des choses moins "abstraites" et cependant magnifiques.

Mais comment peux tu te permettre de dire et ou as tu vu que j'étais "malade"? Hein! C'est parce que on est Maître de maison qu'on est Maître du Monde! Quoique ce "Statut" te conviendrait parfaitement, mais n'oublies "Pseudo" avant "Maître"! Non je déconne!

Finalement oui, j'admets , tu donnes de bons conseils!

Mais je n'aime pas que l'abstrait...en fait je n'aime pas l'abstrait...je dirais plutôt que la "limite" entre l'abstrait et le figuratif, ca j'aime bien! En musique, je compare çà à Webern ou en peinture à certains trucs comme De Stael ( ben son "Nu couché" ), Picasso (sa période cubiste j'aime bien certains trucs...les couleurs flashy j'aime pas trop mais j'aime bien la technique de décomposition...)... mais ne t'inquiètes pas, j'adore le figuratif! DEGAS par exellence! Mais çà je l'ai djà dit!

Lu "Un américian en balade", le dernier THOMPSON.
Un carnet de voyage lors de son séjour en Europe au printemps 2004.

Sympa.



"Début mars 2004 :en provenance des États-Unis, et précédé par la flatteuse réputation que lui a valu son album Blankets - Manteau de neige, Craig Thompson débarque à l'aéroport Charles de Gaule de Paris, pour un séjour d'un peu plus de deux mois en Europe et au Maroc. À la fois séjour d'agrément et voyage professionnel, son périple va aussi lui fournir l'occasion de beaucoup dessiner. Et ce sont ces images, déroulées jour après jour à la manière d'une chronique personnelle du temps qui passe, que rassemble Un Américain en balade. À la manière d'une composition impressionniste, on y retrouve l'art de la notation et des petits riens qui fait toute la saveur du "style Craig Thompson", porté par une grande tendresse et une belle aptitude à l'émerveillement"