Cinévision collective

Bon, eh bien je dois dire que je suis déçu. je m'attendais à quelque chose d'exotique, comme le titre semblait l'indiquer, et à ce niveau-là, c'est raté. Niveau réalisation, l'usage des filtres et de projos pleine face m'a un peu attaqué les yeux. On se serait cru dans un mauvais porno. Pareil pour la multiplication des gros plans. Un réalisateur comme Rohmer ou Truffaut aurait davantage servi cette histoire en restant extérieur au drame, comme en caméra subjective. Quant à l'interprétation, j'ai trouvé qu'elle manquait un peu de profondeur, que les acteurs ne s'impliquaient pas vraiment totalement, qu'ils ne mettaient pas vraiment de corps à leur travail. Ni de réelle ardeur. Comme s'ils s'ennuyaient. Un peu moins pour Angelina Jolie ( la moche aux gros seins factices, les effets spéciaux sont assez réussis à ce sujet ) que pour le fils de Sean Connery néanmoins, ( elle semble s'être totalement investie pour ce rôle, allant jusqu'à coucher avec les producteurs et réalisateurs, paraît-il ). Bon, pour l'histoire, j'ai trouvé qu'on restait trop à la surface des choses, qu'on ne creusait pas assez le sujet. Cela manque sérieusement de mouvement, de rebondissements, d'ouverture, de possibilités, j'ai parfois cru voir un huis-clos. Mais les dialogues sont plutôt réalistes et bien sentis. Après la déception des premières minutes, c'est plutôt pas mal, notamment la scène d'amour où les personnages se retrouvent dos à dos, face à leur vraie personnalité. Bref, l'aspect intimiste m'a plu, mais rien de bien exotique dans tout cela. C'est quand même banalement quotidien, et le dénouement ( qui n'a ni queue ni tête ) est tout sauf inattendu. Bref, un sentiment de déjà vu qui gâche un peu. En le regardant, j'avais envie de faire autre chose, ce qui n'est pas le signe d'un grand film...

1/20

D'abord c'est un court métrage mais l'action est découse au lieu d'être concise. Ce qui manque pour la préparation du spectateur qui reste sur sa faim.
On est précipité d'emblée en plein milieu de la scène d'action sans avoir eu le temps, de façon préliminaire, de sentir la tension monter, d'appréhender le suspens, de comprendre l'implication des personnages dans cette rencontre de percevoir la moiteur de cette atmosphère. L'esthétique est au ras du bonbon, kitsch. Le sponsoring par "Gilette contour" est envahissant, mais il fallait bien un soutien publicitaire pour produire cette daube.
La direction d'acteur est moyenne, on sent que le cinéaste ne sait par quel bout prendre cette histoire pourtant peu complexe. Les acteurs ne savent plus où se mettre alors ils se mettent partout.
La progression dramatique est sans surprise malheureusement. Drame de l'incommunicabilité, aucun des deux personnages ne semblent réussir à entamer un dialogue compréhensible. Symbole de cette césure dans la relation, la scène émouvante où la pauvre fille, au bord du suicide, tente de s'étouffer en avalant la bourse, autre symbole de l'argent qui salit tout. Pour finir (et ça finit vite), le raccord de maquillage qui coule ne fait pas très professionnel.
On aurait aimé un scénario moins convenu, des personnages secondaires qui auraient aéré ce duo qui tourne en rond jusqu'à faire des têtes à queue.
Photo dégueulasse, costumes au rabais, accessoiriste incompétant.
Dommage, le talent n'était pas au rendez-vous alors que les acteurs semblent capables.

Mais je ne pense pas qu'il y ait une réelle incommunicabilité. A mon avis le sujet n'est pas celui-là, et ils communiquent autrement, et j'ai trouvé que cet aspect était plutôt bien montré. Enfin, c'est comme ça que je l'ai ressenti. Ce que je reproche en premier lieu, c'est que le cinéaste aurait pu opter pour un seul plan séquence, qui nous aurait permis de vivre au coeur du drame, sans artifice, mais bon, en l'état le film est raté. Quant aux acteurs, en effet, on les sent capables de beaucoup mieux, et surtout la comédienne.

laurent a écrit:

Tu n'as pas mis de note. Mais je suis relativement d'accord avec ton avis.
Mais je ne pense pas qu'il y ait une réelle incommunicabilité. A mon avis le sujet n'est pas celui-là, et ils communiquent autrement, et j'ai trouvé que cet aspect était plutôt bien montré.

Et même plutôt bien monté également.

Pour la note, les lolos déclassent tout de suite. Disons 4/20. Tu es toujours aussi sévère avec le cinéma d'auteur.

Rashomon – Akira KUROSAWA - 1950
Alors, déjà l'intrigue en elle-même n'a absolument rien d'intéressant. C'est même plus que risible après ce qu'on entend dire dans l'introduction, où aurait été perpétré « le plus horrible de tous les crimes ». Mais ce qui importe, finalement, c'est la façon de conter l'histoire, par mises en abîme successives, et la façon dont la trame se divise et se complexifie selon les narrations, jusqu'à en perdre toute réalité. Parce qu'entre la version d'un bandit à moitié timbré, celle de la femme hystérique qui ne sait plus si elle l'a tué, et celle du mort suicidé par le biais d'un chaman, c'est un peu ardu de dénicher la vérité. Mises en abîmes, donc, et mises à distance de la vérité, puisque le bûcheron prétend à chaque fois que les intervenants ont menti, et se trahit de plus en plus après chaque narration, laissant présumer qu'il n'a pas dit sa propre vérité. La dernière évocation étant d'ailleurs la plus morne et le duel final d'un total ridicule. Mais le message des hommes cupides et menteurs et de l'inutilité du meurtre ( destruction de la vie comme du sacré : le temple de Rasho ) est bien passé. ( Bon, moi j'aurais tué la femme hein : moche, hystérique, pleureuse, hautaine, calculatrice, qui en plus tombe dans les bras du premier venu... une véritable plaie... )
Au niveau de la réalisation, c'est plutôt audacieux, il y a de larges mouvements de caméra un peu hésitants parfois, mais c'est assez plaisant plastiquement. Je me dis qu'un Tarkovski a dû apprécier l'oeuvre de Kurosawa, et donc j'ai moi aussi envie d'aller plus loin dans la découverte d'autres oeuvres. Et puis la façon dont est filmé le tribunal, où nous, spectateurs, faisons office de juges, silencieux, et très belle aussi, façon théâtre No peut-être.
J'aime bien l'idée de la situation actuelle, avec le temple sous la pluie battante, et les faits relatés sous une chaleur accablante. Et aussi l'idée que chacune des trois versions est illustrée par une musique de style différent ( la deuxième étant une sorte de Boléro de Ravel revisité )
Au final, un film qui devient intéressant à mesure que la trame narrative s'étoffe, mais qui retombe dans sa dernière partie. Et je ne parle même pas de la symbolique un homme mort/un nouveau né...
10/20

j'aurais dû écrire la 'critique' avant car là j'ai un peu de mal à m'en souvenir.... mais bon...

Rashomon de Akira Kurosawa (catégorie vieux films)

Le sujet du film n'est clairement pas l'assassinat ou le procès, d'ailleurs l'intrigue est digne d'un film de Besson, enfin presque faut pas pousser non plus, cela ressemble plus à du théâtre ou à de la littérature (d'ailleurs le film est l'adaptation de deux nouvelles). Le cœur du film semble être en premier lieu la perception des évènements par les individus, et surtout la différence entre ce que l'on voit, ce que l'on ressent/comprend, ce dont on se souvient, ce que l'on dit et ce que l'autre comprend quand on lui dit (c'est un peu comme le langage en fait ^^). Mais ce qui ressort aussi, et surtout, du film c'est le 'mensonge ordinaire' des gens, ou comment les personnages se sentent obligés de retranscrire les faits selon leur rang social, leur sexe, et du coup ce qu'ils sont et ce qu'il font ou prétendent faire est dirigé dans le but de ne pas perdre la face et non par leur conscience (c'est bien asiatique tout ça ^^). Et je pense que c'est ça qui désole le prêtre est le fermier, c'est l'état de l'humanité symbolisée par la porte en ruine, la perte des valeurs et de l'honneur des japonais.

Sinon, je lui aurais bien pété ses dents à la femme, une vraie catin