Je ne suis pas poète, hein, ni Blazac...
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Un gala? Un récital? Une réception, je ne sais où... D’immenses et très larges pièces aux plafonds très hauts, des murs unis, blancs... J’ai la sensation de voyager en légère contre-plongée, de pièces en pièces, entre des costards cravates déambulant par ci par là... Ce travelling me rappelle un peu ceux du
2001 ou encore des
Sentiers de la gloire de Kubrick... Des arômes de vin chaud, de chocolat... Une musique tonitruante
(Van Den Budenmayer - Concerto En Mi Mineur (La dble vie de Véronique – Kieslowski): play-back de ce thème effectué par une femme, très belle, toute de noir vêtue, yeux et cheveux sombres, regard à la fois triste et hargneux... Elle pleure... J’ai l’impression de m’y refléter...
Une voix me dit:
"X, tu es là". Je la sens, je te sens, très proche, comme si tu étais cachée, en moi, comme si tu étais moi, mais je ne te trouve pas. Follement désespéré, je te cherche, je te cherche, mais en vain... Je plonge, la pellicule casse...
Même musique. Je me retrouve dans les couloirs d’un hôtel. Lumière chaude, orangée, tamisée. Une "force" m’attire, j’ai l’impression d’être manipulé, je n’arrive pas à contrôler mes pas.
Une immense porte, bleue, je rentre. Un tournage de film. Des gens, comme absents, ne me voient pas. Seule, une fille, fine, splendide, d’apparence extravertie, aux airs "kamikazes", d’une sensualité ardente, me rappelant un peu une ancienne collègue de travail, s’approche et me dit, tendrement:
"Ma beauté ne m’est pas facile à vivre... J’ai envie de te connaître". La marée dans le cœur (comme disait l'autre), je la fuis...
Je te cherche, je tourne, je longe ces couloirs interminables. Lumière clinique, blanchâtre, bleutée. Peut-être étaient-ce ceux d’
Hiroshima, ou de
Marienbad, je ne sais plus... Même musique.
J’y croise deux filles, très jolies, dont je pense avoir croisé les regards pas plus tard qu'hier... Peut-être t'ai-je "transposé" dans l’une d’elles, je ne sais pas, mais c’était toi, j’en suis certain.
Je crois lui avoir demandé de l’embrasser. L'ai-je embrasser? Je ne sais plus. Peut-être allais-je trop vite pour elle? Je ne sais pas. Peut-être l'ai-je insulté? blessée? J’ai oublié la scène, le plan... Elle s’en va.
Immobile, je prends peur, le cadre tremble, l’image se brouille, se noie...
FIN
Je me réveille, trempé. Il a du pleuvoir dans ma chambre...
Bizarre, sensation bizarre... Le thème musical cité m'a martelé la tête pendant une bonne partie de la journée... Depuis mes lynchages, je ne m'étais plus réveillé aussi fatigué. Fatigué car ça me semblait vrai, trop vrai...