Philippe DELERM, enfin.
Pour ceux qui ne connaîtraient que ses derniers ouvrages et la musique de son fils Vincent, sachez que c'est avant tout un grand écrivain, et que ses premiers romans surpassent largement les livres qui lui ont fait atteindre la renommée actuelle.
Dans l'ordre :
- "La Cinquième saison", un de mes préférés, le retour sur une histoire d'amour jamais oubliée, dans les rues froides de Rouen...
- "Un Eté pour mémoire", le retour dans la maison des vacances d'enfant.
- "Le Bonheur, tableaux et bavardages", impressions fugitives et chroniques toutes plus belles les unes que les autres.
- "Le Buveur de temps", dérive poétique.
- "Rouen", visions de ma ville, assez proche de la mienne, mais aussi totalement différente.
- "Le Miroir de ma mère", dialogue à deux plumes. L'amour d'écrire.
- "Autumn", l'histoire romantique d'un groupe de peintres anglais du XIXème, les Préraphaélites ( qui me fascinent ), et de leurs amours impossibles et tragiques, de leur recherche d'un art absolu. A part.
- "Les Amoureux de l'Hôtel de Ville", déclinaison sur la célèbre photo de DOISNEAU.
- "Sundborn ou les jours de lumière", le parcours imaginaire d'un proche de Carl LARSSON, un peintre suédois du début du XXème, et une très belle histoire d'amour. Une construction très habile, une narration à plusieurs facettes, comme dans "Autumn", mais un abord plus direct, peut-être plus lumineux...
- "La Première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules". Inutile d'en rajouter, des petits instants gardés précieusement, des plaisirs de l'enfance qui ressurgissent, pour mieux témoigner d'un âge adulte qui se ment, qui n'est qu'une seconde enfance, mais dans la tête.
- "Les Chemins nous inventent", une promenade dans divers lieux de Normandie, sur des photos de sa femme. Dans le même style, le dernier "Paris l'instant", peut-être trop vague et pas assez parisien. Et aussi "Fragiles", sur des aquarelles de celle-ci, où les courts textes illustrent magnifiquement les idées, ou inversement.
- "Intérieus" sur des peintures de Whilhelm Hammershoi. Réussi.
- "Paris l'instant". De petits textes sur des photos de sa femme, traduisant l'essence tendre et secrète de petits instants figés, de la contemplation de la ville autour de lui, recréant l'atmosphère ambrée et nostalgique qui l'identifie désormais, mais bon, on est très loin de ses premiers romans...
- "Enregistrements pirates". Pas encore lu.
Le jour où je l'ai acheté, il m'a dédicacé mon petit préféré ( "Sundborn" ) et "La Cinquième Saison" pour mon ex ( ce roman est un peu "notre saison" ), et je lui ai donné des textes de mon cru. J'attends un signe de lui avant de lire un autre de ses bouquins, d'autant que le meilleur de son oeuvre est derrière lui, malheureusement...
Le style de cet écrivain est vraiment très personnel, très direct et sensible, recherché, poétique et délicat. En se penchant bien sur l'oeuvre, on pourra distinguer des redondances, mais c'est parce que son univers reflète ce qu'il aime dans la vie ( en plus de ses récupérations dans ses livres pour la jeunesse ), et que dans la vie, le bonheur tient souvent à peu de choses...