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 Retrospective CARAX à la Cinémathèque de Paris

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laurent
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Retrospective CARAX à la Cinémathèque de Paris Empty
MessageSujet: Retrospective CARAX à la Cinémathèque de Paris   Retrospective CARAX à la Cinémathèque de Paris EmptyMar 14 Déc 2004 - 17:19

Boy Meets Girl (1984), Mauvais sang (1986), Les Amants du Pont-Neuf (1991), Pola X (1999) : ces quatre films sont, au jour d'aujourd'hui, le bilan cinématographique de la carrière de Leos Carax, inaugurée voilà vingt ans, à l'âge de 22 ans. Soit un bilan à la fois étique en termes de quantité et impressionnant en termes de qualité, qui pose la question, à peu près vieille comme le cinéma, du caractère inflammable non seulement de la pellicule mais aussi de certains artistes gravement brûlés au contact de la raison et de la viabilité industrielles. Tout, pourtant, semblait sourire à Leos Carax, dont l'apparition, au cœur d'une décennie cinématographique passablement déprimante, fit l'effet d'une bombe revitalisante.

De l'amour, qui demeure sous divers avatars le grand sujet de Carax, on n'avait plus entendu parler comme cela depuis longtemps au cinéma. Comme un désir, à la fois violent et irréductible, d'enfance, de rêve, de poésie. En un mot d'impossible, rendu sinon possible, du moins concrètement imaginable dans l'espace et le temps de quatre films dont la mise en scène brassait, en un maelström époustouflant d'audace, toute l'histoire du cinéma. La monstrueuse beauté de cette contorsion nécessitait un corps éminemment ductile : Denis Lavant offrit le sien. Perpétuellement en équilibre, au-dessus d'un gouffre qui devint financier, c'est-à-dire peu ou prou fatal, à l'occasion de la réalisation des Amants du Pont-Neuf.

Sur ce paradoxe Carax, la Cinémathèque française, qui ne saurait mieux prouver qu'elle n'a pas vocation qu'à servir le culte patrimonial, fonde sa prochaine programmation, d'autant plus pertinente qu'engagée dans son temps. On y découvrira, outre les quatre films de l'auteur, une sélection choisie par lui, parmi laquelle apparaissent notamment les noms de Dreyer, Lang, Lubitsch, Bresson, Fassbinder et Godard. Cette programmation (autre belle idée) est introduite par un texte bouleversant de Leos Carax, publié dans le modeste programme de la cinémathèque.

En voici, une fois n'est pas coutume, un extrait substantiel, qui se passe de commentaires : "Une rétrospective au Palais de Langlois, c'est beau (et un peu triste comme tout ce qu'on regarde dans un miroir). Comment se fait-il que des types aussi jeunes que nous aient déjà quarante ans ? Une rétrospective de quatre films, c'est terriblement court. Au fond je n'aurai pas vécu une vie de cinéaste. Seulement celle d'un homme à qui il est arrivé quelquefois de faire des films (...).

"J'aurais tout de même pu, je pense, faire faire deux ou trois films de plus. Mais mes rapports avec la finance n'ont pas été bons (...). Je ne suis pas le premier cinéaste cher non rentable. Mais il se pourrait que j'aie été l'un des derniers. Les films qui savent où ils vont n'arrivent nulle part (...).

"Les Amants du Pont-Neuf ont cassé ma vie en deux (certains diront que je l'ai cassée tout seul, ils n'ont pas tout à fait tort, mais ils sont loin d'avoir tout à fait raison). Mais à relire ce qui précède, j'ai un peu le sentiment d'avoir rédigé ma propre nécrologie (...). Or je suis tout à fait vivant (me paraît-il à l'instant). La preuve, c'est que je n'arrive pas à financer mon nouveau projet. (...) En attendant je suis, oui, heureux de montrer ici mes films, à l'ombre de quelques autres bien plus beaux - de ceux qui nous aident à traverser, à vif mais vaillants, les mirages de la vie."

Jacques Mandelabum

"Leos Carax, le funambule." Cinémathèque française, Palais de Chaillot, 7, avenue Albert-de-Mun, Paris-16e. Métro Trocadéro. Du 1er au 19 décembre.

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 01.12.04

Les autres films de son choix : http://fr.movies.yahoo.com/agenda/cinparisfest1100103.html

Je vous encourage tous, si vous ne connaissez pas son oeuvre, à aller voir au moins ses trois premiers films, chefs d'oeuvres absolus du cinéma contemporain.

Wink
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